Léo Ferré, nommé Léo Albert Charles Antoine Ferré à l’état civil, né le 24 août 1916 à Monaco et mort le 14 juillet 1993 à Castellina in Chianti (Toscane, Italie), est un auteur-compositeur-interprète, pianiste et poète français naturalisé monégasque en 1953.
Ayant réalisé plus d'une quarantaine d'albums originaux couvrant une période d'activité de 46 ans, de culture musicale classique, il dirige également à plusieurs reprises des orchestres symphoniques, en public ou à l'occasion d'enregistrements discographiques. Léo Ferré se revendiquait anarchiste et ce courant de pensée inspire grandement son œuvre.
Né le 24 août 1916 à Monaco de Marie Scotto, couturière de nationalité monégasque, et d’un père français — Joseph Ferré, directeur du personnel du casino de Monte-Carlo —, Léo Ferré est né français, le fait d'être né à Monaco ne donnant pas droit automatiquement à la nationalité monégasque. Cependant, en 1953, selon Jacques Vassal: «On a souvent dit ou écrit que Rainier avait accordé la nationalité monégasque à Ferré. En fait, une loi venait d’être promulguée en 1953 par le prince, stipulant que toute personne née à Monaco de mère monégasque avait le droit de choisir sa nationalité, française ou monégasque. Léo choisit la seconde, à la différence de sa sœur Lucienne, mariée à un Français.»
À l’âge de sept ans, le petit Léo intègre, en tant que soprano, la maîtrise et donc le chœur de la cathédrale de Monaco. Il découvre à ce moment la polyphonie, au contact des œuvres de Palestrina et de Tomás Luis de Victoria, sous la direction du maître de chapelle et compositeur Louis-Lazare Perruchot. Son oncle maternel, Albert Scotto, ancien violoniste dans l'orchestre de Monte-Carlo et directeur du théâtre au Casino, le fait assister aux spectacles et répétitions qui ont lieu à l'opéra de Monte-Carlo, alors haut-lieu de la vie musicale internationale. Léo Ferré y entend le chanteur basse Fédor Chaliapine, y découvre Beethoven, qui l'émeut profondément, que ce soit sous la baguette d'Arturo Toscanini (l’Ouverture de Coriolan), ou à la radio (la Cinquième symphonie). Mais c'est la présence du compositeur Maurice Ravel aux répétitions de L'Enfant et les Sortilèges qui l'impressionne le plus durablement.
À neuf ans, son père, un homme rigide, l'envoie en pensionnat en Italie, au collège Saint-Charles de Bordighera tenu par les Frères des Écoles chrétiennes. Il y reste en pension pendant huit longues années entre 1925 et 1934. Il racontera cette enfance solitaire et encagée dans une fiction autobiographique (Benoît Misère, 1970), relatant notamment être la victime de pratiques pédophiles du surveillant général. Il y approfondit sa connaissance du solfège et joue du piston dans l'harmonie. À quatorze ans, il compose le Kyrie d'une messe à trois voix et une mélodie sur le poème Soleils couchants de Verlaine. ...
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