Julien Green, né Julian Hartridge Green (6 septembre 1900 à Paris 17e – 13 août 1998 à Paris 7e), est un écrivain américain de langue française, le premier étranger membre de l'Académie française et l'un des rares auteurs à avoir été publié dans la collection de la Pléiade de son vivant. Il est considéré comme un des écrivains majeurs du XXe siècle. Son œuvre, en particulier son monumental Journal mais aussi plusieurs de ses romans (Adrienne Mesurat, Léviathan, Épaves, Moïra...), a été saluée par les plus grands et continue d'être étudiée en France comme à l'étranger.
Julien Green est né à Paris, 4, rue Ruhmkorff, de parents américains, descendant du côté de sa mère du sénateur et représentant démocrate de la Géorgie au congrès américain Julian Hartridge (1829-1879) et dont Julien Green porte le prénom (Green a été baptisé «Julian»; l'orthographe a été changée en «Julien» par son éditeur français dans les années 1920). Il grandit dans le 16e arrondissement de Paris, puis au Vésinet et passe ses vacances dans la commune d'Andrésy, dans les Yvelines. Il poursuit toutes ses études en France au lycée Janson-de-Sailly. Sa mère, protestante pieuse et aimante, meurt alors qu'il a 14 ans, et la famille déménage rue Cortambert, à Paris. Il se convertit au catholicisme en 1916, à la suite de son père et de toutes ses sœurs, ainsi qu'il le raconte dans Ce qu'il faut d'amour à l'homme, son autobiographie spirituelle. Il abjure l'anglicanisme à la crypte de la chapelle des sœurs de la rue Cortambert. Âgé de seulement 17 ans, Julian Green réussit à rejoindre les rangs de la Croix-Rouge américaine, puis est détaché dans l’artillerie française en 1918 en tant que sous-lieutenant et sert en Italie. Démobilisé en mars 1919, il se rend pour la première fois aux États-Unis en septembre de la même année et effectue trois ans d'études à l’université de Virginie, où il éprouve un premier amour chaste et secret pour un camarade d'études. Il écrit son premier livre en anglais, avant de revenir vivre en France.
À Paris, il rencontre Robert de Saint Jean en 1924. Ils resteront liés durant soixante ans, cohabitant pendant de longues périodes. La publication du Journal intégral, à partir de 2019, a révélé que cet amour, longtemps présenté comme platonique, revêtait aussi une dimension sexuelle et qu'il a été toute sa vie tiraillé entre ses désirs homosexuels et sa foi catholique.
Green songe à une carrière de peintre (il fait la connaissance de Christian Bérard), mais la reconnaissance obtenue dans les années 1920, dès la publication de son premier roman, l'oriente définitivement vers l'écriture. Grâce à la complicité de Jacques de Lacretelle, il côtoie le milieu littéraire parisien, en particulier Jacques Maritain et sa femme Raïssa, François Mauriac, André Gide ou Jean Cocteau, mais aussi Jean Desbordes ou Gabriel Marcel (ce qu'atteste son Journal intégral, dans lequel de nombreux commentaires, parfois sévères, sur les grandes figures du milieu littéraire de l'entre-deux-guerres, sont désormais publiés). ...
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